terça-feira, 17 de março de 2015

La mort *

Je suis allé un jour hanter le cimetière,
J´ai parlé longuement à feu mon ami Pierre,
Ses propos m´ont paru sortir d´une autre bouche:
Hélas, il n´avait plus sa voix rude et farouche.

Il m´a dit qu´il était dans un calme profond
Et que rien ne troublait son sommeil Léthargique,
Visitant sans frayeurs des abîmes sans fond,
On m´a dit que la mort n´avait rien de tragique.

Pour moi, j´aime bien mieux la vie et ses douleurs,
J´aime écouter mon coeur battre comme un tambour;
Un sommeil inconscient est pour moi sans douceurs,
Plutôt lutter vivant que dormir pour toujours.

                                                          Kateb Yassine 

* Retirado da coletânea de poemas Oeuvres de M. Kateb Yassine (1945), dedicada a André Walter. Aos 15 anos, Kateb era estudante em Setif e ainda não havia vivenciado o 8 de maio de 1945. (Actualité de Kateb Yacine, Itinéraires et Contacts de Cultures. Volume 17, 1er semestre 1993).